dimanche 15 avril 2012

Article sud ouest

Poids lourd, poids plume, un seul et même réseau

Pionnière dans le traitement des troubles du comportement alimentaire, cette structure s'adresse aussi bien aux enfants, aux adolescents qu'aux adultes. 

 Jean-Baptiste Dupeyré, Jaqueline Lespinasse, Philippe Nicolas, Irene Darricau-Dutschmann, Gilles Bibette, membres à divers titres du réseau Dabanta. (Photo Jean-Daniel Chopin )

 

«On est lourd à tirer ! », note avec humour Jacqueline Lespinasse qui est, depuis trois ans maintenant, une usagère régulière du réseau Dabanta, acronyme de « Désordre anorexique et boulimique en terroir aquitain ». Au départ, comme beaucoup, la doyenne des 580 personnes qui fréquentent ce service, se trouvait toujours un bon prétexte pour zapper une séance.
Aujourd'hui, elle vante les bienfaits d'une prise en charge complète : « J'ai 74 ans, des problèmes d'obésité depuis longtemps. J'ai perdu 170 kilos, si j'ajoute tous mes régimes. Je les ai repris car je n'ai jamais trouvé ailleurs ce que je trouve ici : un programme quasi quotidien qui combine l'activité physique : travail sur les sens, les signaux de l'appétit, le suivi médical, l'art-thérapie ».
Cette mamie ne raterait pour rien au monde les séances de modelage de glaise, « parce que créer des formes, cela nous interpelle forcément ». Pour Jean-Baptiste Dupeyré, la remise en mouvement a été une découverte. « Au début, on est désorienté. Il y a des gestes que l'on ne faisait plus. Petit à petit, on retrouve le plaisir de bouger. »

Double approche

Le coordinateur médical du réseau, le docteur Gilles Bibette, décode : « Si nous fonctionnons en réseau, c'est pour avoir une double approche qui comprend l'aspect médical, tout autant que l'aspect sanitaire et social ». Les soins et ateliers ont lieu durant la journée et, hors interventions chirurgicales, les usagers ne sont pas hébergés.
Pas question ici d'obtenir des pertes poids spectaculaires et de laisser les usagers isolés une fois les 40 kilos fondus. Le long terme est de mise et comprend de la psychothérapie, de la psychomotricité, des groupes de parole, des séances de relooking, du travail sur le goût, la diététique ou de cuisine… Autonomie et responsabilité doivent permettre de réconcilier chacun avec la nourriture, qu'il s'agisse de ceux qui la recherchent désespérément ou ceux qui la fuient tout aussi désespérément.
Sur les 580 personnes suivies, 25 % le sont pour anorexie-boulimie et 75 pour obésité. 160 sont des adultes de plus de 16 ans. Ils viennent principalement du Pays basque, mais aussi de plus loin : Landes et Béarn principalement. « Il n'existe pas structure similaire que dans les Centres hospitaliers universitaires de Bordeaux et Toulouse. D'où une demande importante et une limitation pour les nouveaux usagers », note le docteur Bibette.
Ces usagers, réunis en comité, se font régulièrement porte-parole du réseau et n'hésitent pas à se mobiliser. Comme l'an dernier, lorsqu'ils ont manifesté devant l'Agence régionale de santé lorsque des menaces ont pesé sur les financements. Un soutien de poids pour Dabanta, assurément.

 

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